L’étanchéité est un enjeu crucial dans la construction d’ouvrages en béton, en particulier lorsqu’il s’agit de fondations profondes. Enterrées sous plusieurs mètres de terre et parfois en contact direct avec la nappe phréatique, ces structures sont soumises à une forte pression hydrostatique. Une mauvaise conception ou une exécution négligée peut rapidement entraîner des infiltrations, des fissures ou des dégradations précoces. Voici les principales erreurs à éviter pour garantir la durabilité et la performance de ces fondations.
Négliger l’étude du sol et du contexte hydrogéologique
Une des erreurs les plus courantes est de ne pas accorder assez d’importance à l’étude préalable du sol. Connaître la nature du terrain, le niveau de la nappe, la perméabilité et les pressions d’eau est essentiel pour choisir les bonnes solutions d’étanchéité. Trop souvent, ces paramètres sont sous-estimés, ce qui entraîne l’utilisation de matériaux ou de techniques inadaptés.
Sans cette analyse approfondie, on risque d’opter pour un système insuffisant face à la pression de l’eau ou de ne pas anticiper des remontées capillaires dans les zones non traitées. Ce diagnostic initial devrait toujours être réalisé par un bureau d’études géotechniques qualifié.
Utiliser un béton mal dosé ou mal mis en œuvre
Dans le cas des fondations profondes, la qualité du béton joue un rôle central. Un béton trop fluide, mal compacté ou contenant des impuretés peut devenir poreux et laisser passer l’eau. Les nids de gravier, les microfissures et les bulles d’air créent autant de points faibles dans la structure.
Il est impératif de respecter les dosages, de choisir un béton résistant à l’eau, et de procéder à une vibration soignée lors du coulage. La phase de cure, souvent négligée, doit également être rigoureusement appliquée pour assurer un durcissement homogène et éviter le retrait prématuré.
Sous-estimer les risques liés aux joints
Les joints de construction, indispensables dans les ouvrages de grande taille, constituent une zone particulièrement sensible aux infiltrations. Mal positionnés, non étanchés ou mal intégrés dans la phase de bétonnage, ils deviennent des points d’entrée pour l’eau.
C’est ici qu’intervient l’importance de dispositifs spécifiques comme le joint waterstop. Ce joint souple, incorporé dans le béton au moment du coulage, forme une barrière physique qui empêche toute migration d’eau à travers les jonctions. Il est particulièrement recommandé pour les murs de fondation, les radiers et les cuves enterrées. Ne pas en prévoir ou en poser un de mauvaise qualité est une erreur fréquente qui peut entraîner des reprises coûteuses.
Oublier les points singuliers : gaines, traversées, réservations
Les conduites, câbles et autres éléments qui traversent les fondations doivent être traités avec une attention particulière. Une traversée mal étanchée peut devenir en quelques mois un canal d’infiltration direct vers l’intérieur de l’ouvrage.
Il existe des solutions techniques éprouvées comme les manchons d’étanchéité, les collerettes soudées ou les systèmes de scellement injectables. Ces dispositifs doivent être prévus dès la conception et installés avec soin pour garantir leur efficacité. Trop souvent, ils sont improvisés sur le chantier, avec des résultats incertains.
Ignorer les interfaces entre matériaux
Dans de nombreux projets, on combine béton, acier, géomembranes ou autres matériaux dans les fondations. Ces interfaces sont souvent des points faibles en matière d’étanchéité. Un traitement spécifique est nécessaire, qu’il s’agisse d’un pont d’étanchéité, d’une résine de liaison ou d’un raccord mécanique.
Ne pas traiter correctement ces jonctions peut anéantir tous les efforts fournis sur les autres éléments de la structure.





